#culture transition – démarche lancée par le SG

L’ère du large1 : avec l’objectif de faire du neuf ?

Quand on largue les amarres il vaut mieux être paré à naviguer, connaître la météo et savoir sortir du port.

L’initiative lancée par notre ex-secrétaire général a mobilisé plus d’une centaine de cadres du ministère, plutôt jeunes et presque à égalité entre femmes et hommes.

Objectif affiché : bousculer les pesanteurs de l’organisation hiérarchique du ministère, plancher sur différents sujets, en particulier de management, ou liés aux enjeux majeurs tels que la place du ministère dans la nouvelle configuration de l’Etat et des collectivités territoriales.

Les sujets et les groupes de travail avaient eux-mêmes été définis collectivement. Les directeurs également mobilisés pour fournir des moyens, et de l’information à ces groupes de travail.

Au vu des titres donnés à chacun des groupes de travail, la dimension « ludique » de l’exercice a été soigneusement travaillée pour faciliter la prise de distance avec le cadre de travail habituel. L’initiative et la responsabilité, la transgression des cheminements hiérarchiques ont été fortement valorisés.

Lors de la réunion de présentation de l’initiative, par Francis Rol-Tanguy, Le Guern, les principaux animateurs, aucune production à proprement parler n’a été présentée, ni même esquissée. Pas grave puisque toute l’opération consistait à former des cadres à une nouvelle démarche de façon à ce qu’ils jouent un rôle de « pionniers » pour propager la démarche.

La démarche devait se poursuivre avec le rassemblement de plusieurs milliers de cadres du ministère. Las, les crédits ont disparu, et cette initiative n’aura pas lieu.

Initiative heureuse, bouffée d’oxygène dans la morosité quotidienne du ministère ? Lubie sans lendemain d’un secrétaire général sur le départ ? Démarche destinée à se briser immanquablement sur les écueils budgétaire, des baisses d’effectifs, des incompréhensions de la structure, de la peur du neuf, de la réalité catégorielle ?

La réticence est réelle par rapport à une initiative qui donne un rôle de leader « hors hiérarchie » à certains cadres choisis à discrétion par la haute hiérarchie du ministère. Comment se situer pour ces cadres et pour les autres cadres ? Tous les syndicats présents l’ont exprimé sous différentes formes.

Pourtant :

Est-il interdit d’imaginer des modes de travail alternatifs de l’encadrement et de l’ensemble des salariés ? La CGT revendique un management alternatif, fondé sur leur rôle contributif, la liberté d’expression, la participation réelle aux décisions ?

De ce point de vue , la #culture transition parce qu’elle pose la question « d’autre chose » doit être prise en considération.

Dans le même temps, est-ce la bonne méthode ? La question des moyens, des effectifs n’est pas vraiment posée.

La pérennité de la démarche, et son devenir restent hypothétiques.

Surtout, il semble bien que la démarche s’articule avec une logique qui consiste à hiérarchiser l’intervention de l’Etat : à la portion centrale d’assurer un pilotage régalien, aux opérateurs et aux collectivités locales d’être opérationnels en partenariats entre eux et avec le secteur privé. Ce qui conduit la hiérarchie du ministère à dire qu’il ne faut plus attendre du ministère des directives détaillées : à chaque structure de s’adapter en fonction de son environnement, de manière autonome.

Cela interroge forcément la nature des politiques publiques.

D’autre part, il apparaît que la démarche est destinée à « redonner le moral » aux cadres.Sortir de son cadre quotidien, être sollicité pour contribuer librement à la réflexion sur des questions utiles au ministère, c’est effectivement motivant.

Mais au-delà ? Comment imaginer une véritable mobilisation massive des agents du ministère pour agir efficacement pour la service public, la transition énergétique sans une véritable politique permettant d’expliciter la reconnaissance des qualifications, les moyens et les effectifs, les déroulement de carrières, les droits et garanties des salariés, les droits d’expression et les garanties sur le temps de travail des cadres.

Donc, ne faut-il pas discuter cette initiative jusqu’au bout de ses conséquences pour que les « cent fleurs » des innovations et du développement des services publics pour répondre aux besoins s’ouvrent vraiment ?

1L’ère du large était l’intitulé de l’un des séminaires de la démarche #culture transition

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